Êtes-vous une enfant de la région ou l’avez-vous choisie par la suite?
D’origine anglaise, je suis venue à Crans-Montana en 2000 pour y faire des études en hôtellerie et je ne suis jamais repartie. J’ai rencontré mon mari et j’ai trouvé ma voie en découvrant son métier, son mode vie et ses valeurs.
Quels sont vos centres d’intérêts? Sont-ils liés de près ou de loin à votre métier?
Ils sont tous liés à mon métier. J’aime la nature et les animaux, car ils apportent une joie et une paix que je ne trouve pas ailleurs. Par conséquent, tout ce que je fais est lié à l’amélioration de nos produits, leur qualité, leur mise en valeur et le soin que nous prenons des animaux.
Vous travaillez pour la Bergerie de Naye. Qu’est-ce qui vous y a mené et qu’est-ce qui vous passionne dans ce que vous y faites?
Mon mari m’a transmis cette passion pour l’agriculture, les animaux et ce mode de vie. C'est pour cela que j'ai quitté mon travail pour le rejoindre il y a 6 ans. A chaque saison, les besoins des animaux sont différents, et donc notre travail change. Notre travail tourne exclusivement autour des animaux, que nous élevons non seulement pour leur viande, mais également leur laine. Il est très important pour nous de conserver les traditions, l’héritage du fait main, et d’avoir une proximité, une relation avec les animaux. En été, nous faisons nos déplacements de parc en parc à pied. Tout cela a tendance à se perdre dans la société actuelle qui recherche toujours la voie la plus rapide et le plus grand rendement.
Quelle est la spécificité de votre bergerie et qu’est-ce qui la distingue des autres selon vous?
Nous travaillons en famille, et sommes la première génération de bergers-éleveurs, un métier qu’il y a très peu dans la région. Nous élevons des races indigènes rares de brebis et de chèvres, adaptées aux conditions et au style de vie de la montagne, que nous élevons avec passion et respect. Nous faisons peu de marketing, car notre réputation nous précède, nous sommes connus pour notre travail avec respect et amour de la nature et des animaux. Nous sommes fiers et cela nous conforte dans nos choix de voir nos clients revenir, qu’ils apprécient et soient satisfaits de notre travail.
Quelle est l’histoire derrière votre entreprise, vos produits?
L’histoire de notre bergerie a commencé avec mon mari, qui, en tant que paysagiste, a été contacté pour entretenir des parcelles inexploitées. En voyant toute cette herbe fauchée, il a voulu prendre des animaux, afin d’éviter le gaspillage. Finalement, ce qui a commencé avec quelques chèvres et moutons, s’est développé en travail à temps plein avec aujourd’hui pas moins de 400 moutons, 120 chèvres, 6 chevaux et 3 vaches, ainsi que des chiens de protection de troupeaux.
Au travers de votre entreprise et vos produits, que cherchez-vous à apporter à vos clients?
Grâce au côté local (nos produits ne font pas le tour du monde) et à notre façon de faire traditionnelle, nous essayons de réduire au maximum notre empreinte carbone. A travers nos produits, nous cherchons à apporter la moralité et la satisfaction d’offrir des produits non seulement de qualité, mais avec la certitude du respect des animaux, et qu’ils soutiennent une entreprise familiale.
Comment vivez-vous cette période particulière liée à la crise Covid? Comment avez-vous dû vous adapter?
La partie de notre métier liée à la nature et aux animaux n’a pas été beaucoup touchée, nous avons été protégés. Avec les enfants, nous avons pu profiter du grand air, de la joie et de la paix des animaux, malgré le manque de contact avec les autres. Cela m’a d’ailleurs poussée à plus partager notre vie à la bergerie sur mon compte Instagram. J’aime y partager la joie et la paix de la vie à la bergerie, qui attire et émerveille mes followers. Cela leur permet de s’évader, voyager et changer de contexte le temps de quelques minutes.
Qu’est-ce qui vous motive à travailler à Crans-Montana et qu’est-ce qui fait sa force?
J’aime ses paysages, ses lieux atypiques en pleine nature à l’état sauvage qui sont en même temps très accessibles, comme la Plaine Morte et la beauté de ses couchers de soleil. Je trouve incroyable de pouvoir partager cette autre facette de Crans-Montana, cette culture et cet héritage suisse aux locaux et aux touristes et voir l’émerveillement des gens sur leurs visages, que ce soit lorsque le troupeau paît dans la montagne ou encore lors de la fête de la transhumance.
Sur un autre thème, depuis quelques années, il y a eu d’énormes progrès sur l’offre pour les familles. L'été, j’ai l’impression d’être en vacances avec mes enfants, c’est exceptionnel de vivre ici!
Quel est votre endroit préféré à Crans-Montana, votre secret spot?
Les pâturages autour de l’Aprily et la chapelle Notre Dame de Crêtaz d’Asse sont pour moi des endroits de paix et de ressourcement, où l’on peut admirer la vue, respirer le bon air et écouter les cloches des vaches. D’ailleurs, mes enfants ont été baptisés ici tellement nous aimons cet endroit!
Qu’est-ce que vous souhaiteriez voir se développer à Crans-Montana?
Je souhaiterais voir l’offre agrotouristique se développer, ainsi qu’un lieu qui mette en valeur les produits du terroir de la région. Nous avons de telles richesses à mettre en avant à Crans-Montana!
